Gwenn-Aël BOLLORE
Gwenn-Aël Bolloré fut, à l'âge de dix-huit ans, un des 177 fusiliers marins commandos à débarquer sur les plages de Ouistreham, le 6 juin 1944.
Plus tard, alors vice-président des éditions de La Table Ronde, il publie " Jusqu'au bout de notre peine " de Maître Isorni et est condamné pour offense au chef de l'état. La juridiction prive ainsi, un des tout premier défenseur de la France libre, de ses droits civiques.
Sa réaction parut dans les colonnes du journal Combat. La voici :

Merci mon général.
Je connais le nom du général De Gaulle. Je ne l'ai jamais rencontré. Par un malin caprice du hasard cet honneur m'a été refusé.
J'ai en son temps rejoint les Forces françaises libres en Angleterre. Malheureusement, je n'étais pas dans les états-majors de Londres, seulement dans la marine. Plus tard, passé au commando, même chose. Pendant la campagne de Normandie toujours pas de général : nous ne l'espérions pas, bien sûr, le 6 juin à l'aube devant Ouistreham, mais en trois mois de campagne une petite inspection, histoire de faire connaissance !
Démobilisé après un avancement foudroyant (matelot breveté), j'avais perdu l'espoir d'apercevoir le chef de la France libre, jusqu'au jour où celui-ci décida de venir dans ma bonne ville de Quimper. Le grand remue-ménage à la préfecture. Tous les notables, les industriels du département sont invités. On y ajoute les résistants de la deuxième et pourquoi pas de la première heure… Voici ma chance sur l'une ou l'autre liste ! Hélas, hélas, hélas. L'invitation perdue, occasion manquée, je n'ai toujours pas vu le général et j'en suis fort déçu car des amis rentrés tard au RPF me narguent en me montrant cette dédicace comme : " A X…, en souvenir de notre combat. "
Cela c'était jadis. Tout est rentré dans l'ordre, je vois le général constamment et de très près : j'ai acheté la Télévision.
J'avais donc rejoint la France libre et non le général De Gaulle, car enfin qui connaissait De Gaulle à cette époque ? L'amiral Muselier aurait bien fait l'affaire. Bref, j'avais rejoint la France libre pour, naïf que j'étais, aider à rétablir la liberté. Que m'importe que ce fût avec Pierre ou Paul, avec Charles ou Georges. Il fallait que la liberté fût.
La France a payé cher ce privilège ; la France tout entière et plus particulièrement celle de Jean Moulin et de Bidault, celle des déportés, celle de Leclerc et de Kœnig, c'est à dire la France de l'honneur.
Et voici que la liberté se meurt. Editeur, je suis condamné pour avoir publié un livre du défenseur de Pétain, moi, ancien opposant du Maréchal, j'admire qu'à l'inverse des masses bêlantes, des hommes soient aujourd'hui pétainistes. Il y va de l'honneur d'un pays.
Je suis donc condamné, me voici privé pour ce délit de libre opinion ou plutôt de tolérance, de mon droit de vote. Apanage de toute démocratie cela est au fond assez juste. Dans la marine plus l'on s'engage jeune, plus l'âge de la retraite est avancé. J'ai voté pour la première fois en 1945 à l'âge de 19 ans, avant que je sois considéré comme un titulaire de la croix de guerre. Ne serait-il pas normal qu'à 39 ans , je sois considéré comme un élément non valable de la nation ? Aux prochaines élections présidentielles j'aurais longuement hésité entre M.Gaston Defferre et Me Tixier-Vignancourt : une embarrassante alternative résolue. Merci, mon général.

Andy Mc NAB - BRAVO TWO ZERO- éd. l'Archipel.

Les commandos SAS sont à l'heure actuelle certainement ce qui se fait de mieux en matière de forces spéciales. En France nous ne possédons pas d'unité comparable.
A ce titre, l'ouvrage d'Andy Mc NAB est unique puisqu'il est le seul récit contemporain venant d'un " ancien ".
Dans Bravo-two-Zero il nous raconte l'histoire de son commando infiltré derrière les lignes irakiennes durant le conflit du golfe. Immédiatement repéré commence alors une longue exfiltration dans des conditions dantesques. L'équipe y laissera des plumes, trois de ces membres seront tués et Mc NAB finira dans les geôles irakiennes avec quatre de ces co-équipiers. Un seul rejoindra ses lignes.
Qui ose gagne
Les autorités militaires reconnaîtront l'erreur de cette mission.
Il ne s'agit évidemment pas pour nous de glorifier l'agression onusienne contre Saddam Hussein mais de saluer la fabuleuse aventure humaine.
Mc NAB dans un précédent récit (SAS-Action immédiate-Ifrance éditons) avait déjà narré la terrible sélection et quelques opérations de cette unité vraiment très spéciale…
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